On fait le deuil de la vie à chaque instant. La vie, c’est ce qui est autre, ce qui ne nous appartient pas. Ça ne correspond jamais tout à fait à ce qu’il y a au-dedans.
« Un clair de lune à tes côtés. Tu m’aides à voir que mon amour ne se limite pas. »
« Écrire c’est, d’une certaine façon, figer le présent, trouver une image juste et l’encadrer pour éviter qu’elle ne bouge trop. »
Vous êtes bien souvent pointés du doigt pour ce que vous avez de différent ou de fêlé. Il faut dire que vous êtes uniques : à côté de vous, même un paon faisant la roue paraîtrait bien terne. L’amour, c’est un peu comme vous : un éclat de lucioles multicolores, qui voltigent sans retenue dans toutes les directions, parfois même en contre-sens. Sans vous, Auroville et le monde n’auraient pas les mêmes couleurs, pas les mêmes teintes. Vous êtes comme un feu follet du cœur, qui vient se dresser face à la mécanique et à ses artifices ; comme des loupes pour l’enfance et l’espièglerie, qui rient au-dedans de chacun ; comme des papillons de lumière crue et vive, qui s’immiscent dans nos précipices humains pour nous montrer le chemin. Si d’aucuns vous craignent, moi je vous contemple silencieusement, inspiré. Merci d’exister.
« Je veux écrire sur ça : mon rapport aux fleurs coupées, ou plutôt : cueillies. »
« Je t’ai souvent dit que j’étais amoureux de toi. En vérité, dire cela, c’est un raccourci hasardeux né de l’ordinaire, un élément du langage commun qui s’est propagé à moi par temps d’inconscience. »
Un ange noir de plumes vêtu passe par la fenêtre. Notre vie, c’est toujours ça : une fenêtre ouverte sur le monde, qui se laisse surprendre par ce qui, immobile, bat à la mesure de nos manques.
Aujourd’hui, ma fenêtre donne sur le plein : quelques cocotiers bercés par le chant du vent, des corbeaux par nuées, les ombres dansantes du soleil couchant. Et les vagues, les vagues par milliers, qui pleuvent sur le monde leur symphonique enchantée – tu approches au loin, un sourire aux lèvres et de bourrasques coiffée, pour m’offrir un bouquet de coquillages imaginaires. C’est dans ces coquillages-là qu’il y a le plus de beauté, et le présage d’un amour qui libère. C’est dans ce qui se soustrait à nos regards que se forment les plus beaux paysages, ceux qui n’ont pas besoin de fenêtres pour être vus ou contemplés, pas besoin de fenêtres pour exister.
« Je ne sais pas trop ce que c’est, en fait, le silence intérieur. Mon silence à moi, il a toujours été bruyant. »
Tu es comme l’astre solaire à son zénith, à son point de rupture : tu as en toi la fragilité de ce qui se sait temporaire, pas éternel, et qui pourtant brille sans peur les lueurs de l’instant présent.
Quelques particules d’errance
Un vide minuscule
Nos soupirs qui s’élancent
Au crépuscule.
« Je me dis parfois que j’aimerais te ressembler. […] Je me suis dit aussi, souvent, que j’avais encore du chemin à parcourir pour t’égaler. »
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