Cela fait bientôt quatre ans que nous nous sommes séparés. Le temps a pansé les plaies en les badigeonnant d’oubli. Les plaies ont cicatrisé, et je ne sais plus ce que tu es. Pourtant, un faux mouvement suffit à réveiller ce qui dort.
La nuit, tu me rends parfois visite. Le vide prend alors tes formes, ta silhouette, ta frimousse d’aurore. Et déjà, au jour levé, il ne reste rien de cette présence dématérialisée. L’impermanence et ses baisers.
Certains creux ne se remplissent pas – tout finit toujours par les traverser. Celui qui fut par ton départ révélé est l’un de ceux-là. Un déchirement, une absence de chaque instant. Où est Dieu lorsqu’il n’y séjourne pas, au béant – au néant ?