Retour à cette tristesse insondable, à ce chagrin inaltérable, ce creux béant dans l’étoffe de la vie. Un instant de flottement et il s’invite, physiquement, jusque dans les cellules de mon corps. Mon cœur se serre, mon imaginaire se perd dans un dédale de formes et de couleurs disparues. Ce néant, il marche souvent à mes côtés, comme un enfant triste et inconsolable. Il a le goût de la perte et l’odeur du manque, la nostalgie des jours perdus. Cela fait plus de vingt ans qu’il m’accompagne silencieusement, tire parfois sur le bout de ma chemise pour me faire savoir sa présence, et s’éteint ensuite comme une bougie qu’on aurait soufflée. Où est-il, cet orphelin de la vie – où se cache-t-il dans mon corps lorsque je le perds de vue, ne le vois plus ?
Les jours se succèdent, imperturbables, les cycles roulent sur eux-mêmes inlassablement, et il y a cet enfant, quelque part en chacun de nous, qui pleure au rythme des remous. Comment l’accueillir, comment le guérir ?
Est-ce seulement possible de le consoler vraiment ?
Si le gouffre est à l’humain ce que la plume est à l’oiseau, doit-on attendre que se fasse notre évolution lente, lourde de toute la souffrance qu’elle porte avec elle, pour toucher cet état de grâce où rien ne remplace la joie de vivre qui nous est parfois donnée ?
Un écureuil passe, son regard espiègle traverse en bondissant la fenêtre de ma vie – et avec lui, la gaîté retrouvée.
Depuis mon enfance, j'aime écrire, dessiner, peindre et créer ; ma rencontre avec la poésie est, quant à elle, plus récente. Depuis, c'est une véritable partenaire de vie qui épouse une multiplicité de formes successives et se renouvelle sans cesse : tantôt exutoire ou partenaire d'expression, vectrice de mes odes à la joie et compagne de mes aspirations, la poésie sait m'écouter.
Et si ces quelques mots n'ont pas suffi à satisfaire votre curiosité, c'est par ici que ça se passe !
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