Cet amour que je te porte, c’est comme un ouragan joyeux de rires et de chants : une alchimie faite d’innocence et de puissance. Parfois, il s’est accompagné d’attachements et d’attentes – comme si l’élan du cœur entraînait à sa suite un cortège de blessures à combler ou à embrasser. Tu m’as servi de miroir, et dans ton regard je me suis souvent mis à nu.
Aujourd’hui encore, l’expression de mon amour s’accompagne de fêlures et de doutes. Je n’ai encore jamais tout à fait passé le pas de la porte, franchi le seuil de la vie. Je me trouve là, à la croisée de deux mondes, à avancer péniblement vers la lumière qui est partout présente mais dont je me suis longtemps gardé. Longtemps, j’ai refusé d’avancer. Aujourd’hui, je marche en conscience – et parfois, quelques ombres rachitiques me ralentissent, tentent de me garder prisonnier. Heureusement, la flamme qui s’est éveillée dans mon cœur brûle tout, même ce qui n’existe pas. L’ombre dont je te parle, c’est seulement la projection de mes blessures passées.
J’ai projeté sur toi un soupçon d’avenir et de passé, conjugués au présent. Un cadeau embarrassant. Heureusement, rien de tout cela n’a su avoir de prise, tu ne t’en es jamais souciée. Je te remercie de m’avoir aimé.
L’amour est une chose étonnante. Plus on en donne et plus on en a, mais rien ne sert de le garder pour soi – il s’évanouirait. J’ai tellement chéri l’amour que je te portais qu’il s’est envolé, comme un geai lancé à vive allure. Caché derrière les bosquets, je l’entends encore parfois chanter.
J’ai un peu peur de nos retrouvailles, je crois. Peur de ce qui me traversera, peur de te savoir partie pour toujours. Tu es de celles qui sont toujours sur le départ, qui surgissent lorsqu’on ne s’y attend pas, et qui s’évanouissent quand on veut les serrer fort contre soi. Un geai traverse furtivement la clairière de ma vie.
Demain sera venu le temps d’un deuil et d’une renaissance. Aujourd’hui, je prolonge le chapitre, j’ajoute quelques paragraphes et je brode quelques mots. Je profite encore un peu de cette douleur confortable, de cet amour qui vient réveiller en moi ce qui veut avancer, ce qui veut se transformer et sauter à pieds joints dans la lumière.
Dans la lumière qui nous lave de tout, surtout de nous-mêmes. Dans la lumière qui réunit, qui n’exclut rien. Dans la lumière qui guérit, qui panse et qui berce. Dans la lumière qui n’a ni limite ni frontière. Dans la lumière présente partout, dans la lumière qui est déjà là, dans la lumière qui n’est jamais partie.
Avec ce poème, je fais un pas en avant.
Déjà, la lumière me caresse la peau, me prend dans ses bras.
Tout s’évanouit, même les mirages qu’il me restait de toi.
Dès à présent, je te vois.
Merci Maël, vraiment beaucoup.
Merci Léa pour ce commentaire qui fait plaisir !
C’est beau, merci.
Merci Adrien ! Ça me touche !
Hmmmmm…
Mais qui est donc cette « Plus que vive… »?
Un bien beau collier de mots enfilés savamment sur le fil des amours qui se lovent, s’entrelacent comme nos Karmas les plus compliqués.
Je continue ma lecture…
Merci Olivier pour ces jolis mots ! J’espère que tu as profité d’une belle lecture.
C’est assez intentionnellement que je ne révèle pas l’identité de cette « plus que vive ». Ce que j’ai écrit lorsqu’elle accompagnait ma pensée, ça parle surtout de moi : de mes manques à combler, de mes peurs et de mes aspirations ; de ce qui change à l’intérieur. Ce sur quoi j’aime mettre l’emphase, c’est ce qu’elle révèle de moi par sa présence – ou son absence, c’est pareil.