Sur l’écume des bancs de prières virevoltent en frétillant.
Tes secrets sont de ceux qui sont transparents comme le diamant.
La pluie me rappelle ton visage, ton sourire de sanglots.
Dans ton ombre les jonquilles se prélassent. Le sourire que tu leur offres suffit à les éclairer pour le restant de leurs nuits.
L’étoile du Berger nous indique la porte de sortie. Un scintillement dans la nuit suffit à conjurer la mort. Quitter la vie, c’est vivre encore. Les morts sont ceux qui ne croient plus.
La recette de la vie : le chant du rossignol, la lune reflétée sur l’écume, le pain au chocolat de la boulangerie d’en face. Encore chaud, bien croustillant.
Dire « Dieu », c’est s’en extirper. Le miracle n’existe qu’à travers nous. Dénoués, il s’échappe. Dire « je », c’est se soustraire au monde, au ciel et aux passants. Chaque passant est un Christ, une Vierge, un coquelicot. L’amour ne se dit que dans l’éphémère d’un regard, d’un sourire, d’un silence.
Le noir sert à nourrir les machines et les corbeaux. Pour vivre, il suffit de croire.
Dans la brume, les coquelicots.
« Tout est si raisonnablement calculé, si savamment orchestré que la magie n’opère plus. « Un monde enténébré par ses lumières », comme le dit si bien Christian Bobin. »
« De la simplicité, de la pauvreté qui vient donner ce qu’elle a à ceux qui, riches et aveuglés par cette richesse, n’ont plus rien – plus même la décence de mendier.
Dans un couloir d’aveugles, une bougie allumée – juste assez de lumière pour tâtonner, d’une main hésitante plongée dans le noir. »
Est vrai ce qui est éternel ; est éternel ce qui est impermanent. C’est l’oubli qui sauve. La mémoire ne fait que tuer. Conjuguer au passé, c’est ne plus conjuguer du tout.
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