Ce qui contribue à notre imperfection, c’est peut-être notre attachement à l’humain qui est nous. Tous, avec nos niveaux de conscience différents et nos spécificités propres, nous aspirons au mieux. Les exemples de personnes qui ont décidé de dédier leur vie à autre chose ne manquent pas : à Auroville comme ailleurs, ceux qui œuvrent à l’avènement d’un Être nouveau fleurissent un peu partout. Alors qu’est-ce qui fait que personne ne l’a encore atteinte, cette Possibilité nouvelle ?

Il y a une réponse qui s’esquisse et se dessine, se démarque peut-être des autres : la croyance. Et pas n’importe laquelle : celle que nous ne sommes qu’humains, cet être par définition imparfait. Nos imperfections et nos défauts contribuent, à nos yeux propres, à faire de nous ce que nous sommes. Nous y voyons une composante de nos êtres, et c’est entre autres par ceux-ci que nous nous identifions et nous différencions. Alors comment pourrait-on se résoudre à les abandonner et les dissoudre si nous y sommes tant attachés ? Comment pourrait-on s’en absoudre s’ils sont la matière de nos unicités propres ? Le témoignage de notre histoire et donc de notre diversité ?

La réalisation de l’Être nouveau doit se faire dans l’acceptation que la perfection existe, et que nous la sommes déjà. Dans la prise de conscience que nous n’avons jamais été imparfaits, et que notre multiplicité et nos diversités forment un Tout parfait, cohérent et infiniment inclusif. Alors, seulement, une nouvelle voie s’ouvrira ; une voie où les croyances d’imperfection se seront résorbées, se seront envolées ; une voie où nous serons dans l’acceptation totale que l’avenir n’appartient pas aux humains – et que nous n’en sommes déjà plus.