Mon regard se reflète sur tes joues. Tu pleures tout ce dont je n’ai pas su me libérer. Tu pleures mes blessures, mes douleurs, mes ruptures. Tu pleures ce qui me sépare encore de toi.
Si je suis un phare surplombant et radieux, tu es un bateau échoué que je n’ai pas su sauver. Tu t’es brisé sur les roches de la vie, et personne ne t’a secouru.
Les temps ont passé. Ton corps nu s’est endormi sous le lierre tandis que la pluie t’a lavé de tes derniers espoirs.
Mais tu es là. Quelque part, en moi, témoin silencieux du temps qui passe sans jamais vraiment souffler ce qui dort. Toi pour qui la ruine n’a jamais connu d’arrêts ; toi le dissocié, le trahi, le faux-solitaire qui a trop souvent souffert de l’isolement… Tu es là. Et moi, ce moi amputé d’un bout de son âme, ce moi qui s’étiole à force d’être un moins un, ce moi qui suis ton reflet difforme, je veux te retrouver, te serrer dans mes bras, t’entendre rire à nouveau, t’aimer à n’en plus pouvoir, à n’en plus respirer – ou à trop en respirer, et que ça grandisse, et que ça craque, et que ça s’ouvre, et que ça bourgeonne dans tous les sens. Et que Ça soit.
Toi, l’enfant qui pleure derrière les geôles du temps, où es-tu ? Où es-tu ? Où es-tu ?
La partie de cache-cache est terminée. Marchons enfin côte-à-côte, les regards croisés : apprenons à vivre avec plutôt qu’à vivre sans. Ensemble, enfin, soyons un. Juste un.
Depuis mon enfance, j'aime écrire, dessiner, peindre et créer ; ma rencontre avec la poésie est, quant à elle, plus récente. Depuis, c'est une véritable partenaire de vie qui épouse une multiplicité de formes successives et se renouvelle sans cesse : tantôt exutoire ou partenaire d'expression, vectrice de mes odes à la joie et compagne de mes aspirations, la poésie sait m'écouter.
Et si ces quelques mots n'ont pas suffi à satisfaire votre curiosité, c'est par ici que ça se passe !
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Louly
Merci Maël pour ce texte qui me rend triste, mais qui donne aussi l’espoir ! Celui du Petit Poucet qui se trouve perdu dans la forêt des songes, mais qui sait, qui sent qu’il se souviendra, de la route et de lui-même, parce qu’en enfant futé il a semé des cailloux sur sa route, planté des graines, qui à coup sûr l’aideront.
Je te souhaite de trouver dès à présent ce petit gars qui est toi <3
Merci à toi pour ce joli commentaire !
C’était en mars, j’ai fait du chemin depuis… mais oui, il m’en reste encore pas mal !
Gros bisous p’tite grenouille !
Beau message d’espoir… on se rapproche de Soi… :)
Pas à pas, oui… ! :)