Je me souviens de ces êtres de lumière coiffés par les vents d’Aurore. Et les soleils roulant à leurs chevilles, et les astres soulevés sous leurs paupières. Je me souviens de leur Amour, de leur Joie qui ne s’épanche jamais ; et de ces instants éthérés qui prennent vie dans leur Écho. Je me souviens de leur Présence vibrante, qui s’évanouit quand vient l’orage frénétique des pensées tourbillonnantes, et qui refait pourtant surface à chacun de leurs soupirs.
Je me souviens avoir été, dans l’éphémère, tissé des mêmes flux, du même Ether ; et dans l’Être m’être offert au Grand-Oui, à l’Essence-Mère. Je me souviens des Origines, des Sources-Pleines, d’avoir nagé dans Ton Aura. Je me souviens de toi, de moi ; et de l’Unicité complémentaire, et du Tout qui n’exclut rien.
Dans ton murmure, je me souviens.
« Tout est si raisonnablement calculé, si savamment orchestré que la magie n’opère plus. « Un monde enténébré par ses lumières », comme le dit si bien Christian Bobin. »
« La recette de la vie : le chant du rossignol, la lune reflétée sur l’écume, le pain au chocolat de la boulangerie d’en face. Encore chaud, bien croustillant. »
« De la simplicité, de la pauvreté qui vient donner ce qu’elle a à ceux qui, riches et aveuglés par cette richesse, n’ont plus rien – plus même la décence de mendier.
Dans un couloir d’aveugles, une bougie allumée – juste assez de lumière pour tâtonner, d’une main hésitante plongée dans le noir. »
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