Ce matin-là

Un portrait. Une silhouette, un visage. Un regard. Un sourire. Et surtout, un peu de toi.

Ce matin-là. Réveil nonchalant de tes soupirs de rêves. Étirements. Bâillements. Souffle. À tes yeux encore fatigués se révèle le paysage environnant : quelques livres posés çà et là, dans les étagères un peu poussiéreuses du savoir qui se tait ; ces rideaux rouge vif, un peu agressifs peut-être, qui décorent ton regard ; et cette fenêtre, grande ouverte, en hommage aux printemps nouveaux et à la brise fraîche de leurs premiers instants.

Émergence. Tu es radieuse. Plus encore que ces sucreries posées au pied du lit, sur ce plateau que nous avions acheté ensemble.
« Service spécial ! »
Il y a là des gâteaux de toutes sortes : des brownies ; des tartes, des tartines ; des fruits, du clafoutis ; et ces cookies méconnaissables, noyés dans la chantilly, sur lit de crème anglaise. Tout est un peu trop sucré, presque écœurant ; mais ça n’a pas d’importance. Tu ris. Et dans ton éclat, aucun souci ne persiste. Tout s’évanouit. Il ne reste que ton sourire espiègle – et ton amour, et ta tendresse. Ce rayon de lumière, aussi, qui souligne ton regard de Ciel et d’Aurore, et que même cette mèche rebelle, qui se voudrait occultante, ne parvient à masquer.

Ta présence est là, toute entière. Tes lèvres fines et altières, ton menton délicat. Ta nuque et les quelques cheveux qui la caressent. Tes épaules dénudées, presque impertinentes ; et, sous les draps, tes formes sensuelles qui se dessinent. Ton souffle aussi ; ta respiration chaleureuse et tes parfums de ruisseau.

Ce matin-là, dans notre complicité, c’est la joie qui nous porte et nous emporte.
Ce matin-là.

Mais dehors, le temps s’est couvert. Chaque rai de lumière s’est fait souffle d’éclair et larme de pluie. La pluie s’est faite orage, l’orage s’est fait hiver. Même les fontes vespérales ont rincé nos vestiges. Il ne reste rien de nos songes, sinon le manque qui ne se remplit jamais plus. Mes paupières se closent, nos hiers se creusent ; et c’est par ton absence que brillent mes nuits.

Depuis mon enfance, j'aime écrire, dessiner, peindre et créer ; ma rencontre avec la poésie est, quant à elle, plus récente. Depuis, c'est une véritable partenaire de vie qui épouse une multiplicité de formes successives et se renouvelle sans cesse : tantôt exutoire ou partenaire d'expression, vectrice de mes odes à la joie et compagne de mes aspirations, la poésie sait m'écouter. Et si ces quelques mots n'ont pas suffi à satisfaire votre curiosité, c'est par ici que ça se passe !

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